Projet centrale à gaz : un retour vers le passé

PROJET CENTRALE A GAZ

ENERGIES DANS LE FINISTERE

 

 

  1. LES ALTERNATIVES

 

Certaines éoliennes produisent uniquement de l’énergie mécanique, sans production d’électricité, notamment pour le pompage de l’eau dans des lieux isolés. Ce mode de fonctionnement correspond à celui des moulins à vent d’autrefois, qui entraînaient le plus souvent des meules de pierre ; en effet, la plupart des 20.000 moulins à vent à la fin du xviiie siècle en France servaient à la minoterie.

 

En 2010, en France il n’y a que 3275 éoliennes.

 

1.1.Production d’électricité par le vent

 

Fin 2010, 193 GW (milliards de watts) d’éolien sont installés dans le monde, soit l’équivalent d’une quarantaine de nos réacteurs nucléaires.

 

En 2007, l’Allemagne disposait de 22,3 GW de puissance éolienne installée, les États-Unis 16,8 GW, l’Espagne 15,1 GW, l’Inde 8 GW, la Chine 6,1 GW et la France 2,4 GW (uniquement à terre).

 

Puissance éolienne totale installée – évolution de 1997 à 2009

Rang (fin 2009)

Pays

MW fin 1997

MW fin 2000

MW fin 2001

MW fin 2002

MW fin 2005

MW fin 2006

MW fin 2009

01

États-Unis

1 673

2 564

4 258

4 685

9 149

11 603

35 159

02

Chine

146

352

400

468

1 266

2 599

26 010

03

Allemagne

2 081

6 095

8 754

12 001

18 500

20 622

25 777

04

Espagne

427

2 535

3 337

4 830

10 028

11 630

19 149

05

Inde

940

1 267

1 507

1 702

4 430

6 270

10 926

06

Italie

103

427

682

785

1 718

2 123

4 850

07

France

10

68

95

148

757

1 567

4 492

 

Puissance éolienne installée dans l’Union Européenne

Rang
(fin 2010)

Pays

MW
fin 2008
21

MW
fin 2009
22

MW
fin 2010
23

1

Allemagne

23 903

25 777

27 214

2

Espagne

16 740

19 160

20 676

3

Italie

3 736

4 849

5 797

4

France

3 404

4 574

5 660

 

Selon un rapport rédigé pour l’ADEME, le parc de production éolien installé en France fin 2010 est estiméà 5600 MW.

 

Les fabricants d’éolienne en France sont : Jeumont, Vergnet, Alizeo, Alstom (Ecotecnia)

 

1.2.L’intermittence du vent

 

Le plus grand problème de l’énergie éolienne est son caractère intermittent. Une éolienne produit, en moyenne, l’équivalent de moins de 20 % du temps.

 

En moyenne sur l’ensemble de l’Europe, ce facteur de charge a varié entre 17,7% et 21,0% entre 2003 et 2008, alors qu’en France il a été de 22% pour les années 2010, le nucléaire a été de 73,8%.

 

En France, la production électrique via l’éolien représentait 1,5 % de la production totale d’électricité en 2009 et 1,7% en 2010 (source RTE).

 

1.3.Problème esthétique

 

Il faudrait 2500 éoliennes classiques de 2 MW unitaire pour produire l’électricité d’une centrale nucléaire de 5000 MW à la condition qu’elles fonctionnent à 100 % de leur puissance en permanence, ce qui n’est pas le cas. En fait, sur une moyenne annuelle, il en faudrait environs 12.500.

 

 

Solution : les fermes d’éoliennes « offshore ».

 

2.         L’EOLIEN EN MER

 

L’installation de fermes éoliennes en mer est l’une des voies de développement de l’éolien, car elle s’affranchit en grande partie du problème des nuisances esthétiques et de voisinage.

D’autre part le vent est beaucoup plus fort et constant qu’à terre : un régime de marche de 96 % est par exemple estimé en mer du Nord, comparés aux 20% en moyenne pour le terrestre. Le long des côtes françaises on estime ce taux supérieur à 80%, ce qui est 4 fois plus que le terrestre.

Ainsi, la production d’électricité éolienne en mer est plus importante qu’à terre à puissance équivalente. On donne couramment comme moyenne 2 500 MWh par MW installé en mer au lieu de 2 000 MWh par MW installé à terre. Dans les zones maritimes géographiquement très favorables à l’éolien, les estimations des études indiquent le potentiel de cas extrêmes de 3 800 MWh par MW installé.

Diverses solutions sont envisagées pour diminuer le coût du kWh produit. Parmi les solutions étudiées, on peut noter :

  • la construction d’éoliennes de plus grande puissance, produisant de 5 à 10 MW par unité ;
  • la mise au point de systèmes flottants, ancrés, permettant de s’affranchir des coûts des fondations de pylônes à grande profondeur.

Les projets des futures éoliennes en mer, à l’horizon 2010, visent une puissance de 10 MW unitaire, avec un diamètre de pales de 160 mètres.

Une option permettant de réduire le coût d’investissement au kW installé pourrait être à terme de coupler sur le même pylône une éolienne offshore et une ou plusieurs hydroliennes.

En France, la Compagnie du vent a annoncé en novembre 2006 son projet de parc des Deux Côtes, un ensemble de 141 éoliennes totalisant 705 MW, à 14 km au large de la Seine-Maritime et de la Somme. Ce projet a été mis sur les rails à l’été 2011 par le président de la république.

Pour info :

En Angleterre, le consortium London Array a un projet à 20 km de l’embouchure de la Tamise, qui représenterait 271 turbines pour une puissance allant jusqu’à 1 000 MW 60. Avec le projet additionnel de Thanet, c’est maintenant 1 800 MW qui devraient être installés dans l’estuaire de la Tamise. Le projet britannique de Triston Knol fera quant à lui 1 200 MW.

La compagnie norvégienne Norsk Hydro, spécialiste dans l’exploitation pétrolière et gazière offshore, développe un concept issu des plateformes pétrolières flottantes. Le principe est de monter l’éolienne sur un caisson flottant en béton (ancré au moyen de câbles, par 200 à 700 m de fond). Ce projet révolutionnerait l’éolien offshore, car il permettrait de ne plus se soucier de la profondeur, et donc d’installer des champs géants (jusqu’à 1 GW de puissance installée) loin des côtes. Cela permettrait par ailleurs de réduire le prix des champs éoliens offshore, en évitant la construction de coûteuses fondations sous-marines.

2.1.Surfaces et répartition nécessaires

 

Si la volonté politique existait, il semble techniquement possible de répondre en 20 à 40 ans à tous les besoins énergétiques planétaires par des sources renouvelables et plus propres, avec les technologies d’aujourd’hui, en occupant 0,4 pour cent de la surface du globe, à un coût à peu près comparable à celui des énergies fossiles et nucléaires.

 

2.2.En France

 

Le potentiel éolien offshore de la France est très élevé.

C’est même le second en Europe avec un potentiel de 20 GW terrestres (pour une production de 50 TWh par an) et de 40 GW offshore (pour une production de 150 TWh par an), soit un potentiel éolien théorique total de 200 TWh par an.

Après l’abandon de projets situés face à Dunkerque dans les années 1990, puis en Bretagne-sud, ou en Manche avec le parc éolien en mer des Deux-Côtes, le pays n’avait, en 2010, aucun projet offshore mis en œuvre ou en construction.

Si ce potentiel était mobilisé en 2040, il représenterait alors 31 % de la consommation française prévisible d’électricité. 

 

 

Synthèse éolien

 

L’éolien terrestre est et ne sera qu’un appoint pour la fourniture d’électricité.

 

La solution consiste en la construction d’éoliennes « offshore » produisant 10 MW par unité fixées sur des barges flottantes ancrées, permettant de s’affranchir des coûts des fondations de pylônes à grande profondeur.

 

Une option permettant de réduire le coût d’investissement au kW installé pourrait être de coupler sur le même système une éolienne offshore et une ou plusieurs hydroliennes.

 

3. HYDROLIENNE

 

3.1.Capacité de production

 

Les hydroliennes sont beaucoup plus petites que les éoliennes pour une même puissance, cela étant dû à la masse volumique de l’eau qui est environ 800 fois supérieure à celle de l’air.

 

Les courants marins sont prévisibles (notamment en consultant les éphémérides), on peut donc estimer avec précision la production d’électricité.

 

Les potentiels des courants marins sont très importants, EDF estime que 5 GW (soit environ 3 réacteurs nucléaires de type EPR) peuvent être installés à proximité des côtes françaises.

Toujours d’après EDF, la France posséderait la deuxième ressource européenne, soit 20 % du potentiel européen, correspondant à 10 TWh pour 3 GW « installables », répartis entre la Bretagne et le Cotentin

 

Les sites sont identifiés par l’IFREMER depuis des années, Raz Blanchard, Fromveur, Raz de Sein.

 

 

3.2.Le double jeu d’EDF

En 2003, la filiale britannique d’EDF, EDF Energy, a investi dans le projet de la société Marine Current Turbines, qui a installé la première éolienne sous-marine en Grande-Bretagne à Lynmouth, au Sud de l’Angleterre.

Production : 1,2MW

 

Qu’attend EDF pour réaliser cela en France ?

 

3.3.Projets en France

 

En France, Hydrohelix Energies, basée à Quimper, a lancé le projet Marénergie qui prévoit trois parcs d’hydroliennes (soit 4.500 engins) implantées à 30 mètres de profondeur. Le nom de l’hydrolienne et de la société éponyme du Consortium Marénergie : Sabella.

 

La Sarl Aquaphile, de Brest, travaille sur plusieurs projets d’hydroliennes flottantes utilisant les courants de marée : les Hydro-Gen.

Synthèse hydrolienne

 

La solution d’avenir pour la Bretagne est sans conteste la mise en place d’hydroliennes.

 

Il faut appliquer la même logique de réduction du coût d’investissement au kW en couplant les hydroliennes avec des éoliennes « offshore »

 

4.CENTRALE A GAZ

 

4.1.Réserves de gaz naturel

 

Les réserves de gaz naturel sont sans commune mesure avec les réserves de pétrole.

Alors que l’utilisation du pétrole et de ses dérivés devrait théoriquement se continuer jusqu’en 2050 environ, la pénurie de gaz naturel devrait survenir vers 2150 dans l’état actuel de la connaissance des réserves prouvées.

 

Comme les réserves de pétrole, les réserves de gaz sont finies et mal réparties géographiquement.

Certaines réserves sont riches en soufre et en impuretés qui rendent leur exploitation difficile ou couteuse.

 

Contrairement à l’éolien ou l’hydrolien, une centrale au gaz nous rend dépendant énergétiquement de l’extérieur à cause de l’importation.

 

4.2.Impact environnemental

 

Une fois de plus, nous allons vers un rendez-vous manqué !

Une fois de plus, des sommes énormes du contribuable vont être englouties pour une solution dépassée.

 

Cette centrale est donnée pour produire 450MW, elle pourrait aisément être remplacée par 45 hydroliennes de 10MW ou un couplage de 30 à 32 hydroliennes de 10MW couplées à des éoliennes de 5MW, non émettrices de CO2 et autres gaz lourds à effets de serre.

 

Cette centrale va rejeter l’équivalent de 3.900 tonnes de CO2 par jour, soit l’équivalent de 550.000 voitures roulant 40 km par jour, sans compter les milliers de m3 de poussière rejeté dans l’atmosphère.

Dans un même temps, l’état impose aux collectivités de plus de 50.000 habitants d’adopter d’ici fin 2012 des plans climat censés réduire leurs émissions de gaz à effet de serre !!

C’est d’une incohérence sans nom !!!

 

La construction de ce complexe coûtera 600 millions d’euros (350 pour la centrale et 250 pour une ligne THT), argent qui une fois de plus n’ira pas dans le développement durable. Avec les finances de la France, ce n’est pas demain qu’une telle somme sera remise en place pour un projet énergétique quel qu’il soit.

 

Cette centrale tuera tout projet innovant par manque de moyens pécuniaires.

 

5.IMPACT SUR L’EMPLOI

 

Mitre (Monitoring and Modelling the Initiative on the Targets for Renewable Energy)

Titre de l’étude et partenaires :

Meeting the Targets & Putting Renewables to Work, Altener Programme. Projet commandité par la Commission Européenne. Les partenaires : ESD Ltd, EUFORES, BEST, NTUA-RENES.

 

Le Projet MITRE a évalué l’impact du développement des énergies renouvelables sur l’emploi.

 

5.1.ENR

 

Le Comité de Liaison Energies Renouvelables (CLER), en liaison avec MITRE, estime à 135.000 le nombre d’emplois crée dans les filières ENR d’ici à 2020.

Si la Bretagne décide aujourd’hui de passer à l’éolien offshore et à l’hydrolien, c’est dans notre région que beaucoup de ces emplois verront le jour.

 

5.2.Energies conventionnelles

 

Dans le domaine des énergies conventionnelles, une déflation de 11.000 à 19.000 postes est à prévoir.

 

6.CONCLUSION

 

Sans être aussi radical que l’association « Négawatt », des hérésies comme le tout électrique dans les habitations doivent être arrêtées dès aujourd’hui.

 

L’appel systématique à des pompes à chaleur, à la géothermie et au ballon d’eau chaude solaire dans toutes nouvelles constructions ou grandes réhabilitations doit être imposé par nos politiques. Le surcoût de cette obligation doit être compensé par des aides publiques et/ou des crédits d’impôts en fonction des revenus de chacun.

L’isolation de toutes maisons, immeubles ou autres doit être faite à l’extérieur de l’édifice.

 

Ces mesures permettront de réduire le besoin en chauffage électrique de 45% dans les 20 ans à venir.

 

En parallèle, des fermes d’éoliennes « offshore » couplées à des hydroliennes doivent être mise en place pour répondre au besoin en électricité de la Bretagne et ainsi garantir son indépendance énergétique.

Ces installations vont également diminuer très sensiblement l’empreinte carbone de la région.

 

« Le potentiel de production offshore en

France pour 2020 est estimé à 30 TWh, soit

la consommation domestique (chauffage

compris) de 13 millions de Français. »

Agence Internationale de l’Energie

 

Qu’attendons-nous ?

 

À propos de Schnell Yves

Indépendant
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